Une fenêtre sur une âme d’enfant :
« Elle est morte ta mère! D’ailleurs, elle n’aurait jamais dû avoir d’enfants. On ne met pas des enfants au monde quand on n’a pas la santé pour les élever… » Avec le franc-parler brutal des années cinquante, la nouvelle épouse de son père venait de dissiper le flou des souvenirs de Béatrice. Elle a compris que son sort était désormais scellé : jamais elle ne connaîtrait l’amour véritable d’une maman.
Comme un album de vieilles photos, ces Chroniques défilent sous nos yeux et montrent une réalité révolue, mais dont les séquelles resteront présentes à jamais. Au fil des difficultés familiales qui ne laissent aucune place à l’écoute et l’affection, Béatrice nous révèle sa nature secrète, ses découvertes et ses petits bonheurs.
De la campagne montérégienne à une banlieue de la couronne nord, nous la voyons grandir et apprendre tout ce qu’elle peut en faisant le moins de vagues possible. Son père, silencieux comme ils l’étaient tous à l’époque, n’atténue jamais la dureté de sa nouvelle épouse. Béatrice s’émerveille de ce qu’elle peut et se console de ses succès scolaires. Observer le monde et tenter de le comprendre nourrit son quotidien et façonne ces Chroniques d’une enfance interdite.